Crédit photo de couverture : Hans Spliter
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« Oui. En -3 400 avant Jésus-Christ, tout le sud de la Scandinavie est occupé par les fermiers de la culture des vases à entonnoir… Tout ? Non ! Car une zone peuplée d’irréductibles chasseurs de phoques de la culture de la céramique perforée résiste encore et toujours à l’envahisseur. »
Qui sont ces irréductibles chasseurs-cueilleurs ? Comment apparaît cette culture de la céramique perforée ? Pourquoi s’est-elle ensuite propagée avec un tel succès en Scandinavie où les fermiers étaient pourtant de plus en plus installés ?
Rappel des épisodes précédents
Bonjour. C’est Maxime Courtoison. Bienvenue sur le podcast “La Dent Bleue, l’histoire des vikings”. Épisode 7 : “Les irréductibles chasseurs-cueilleurs”. Ce podcast est un voyage dans le temps pour explorer l’histoire des vikings. Cette émission est chronologique et vous la comprendrez mieux en écoutant les épisodes dans l’ordre, à partir du premier. Nous commençons notre histoire bien avant la période viking, afin de comprendre les mécanismes et événements qui ont fait prendre la mer à des milliers de Scandinaves en soif de richesses et de prestige.
Commençons par un bref rappel des deux épisodes précédents. En -4 000, une population de fermiers débarque en Scandinavie depuis l’Europe centrale. Ces nouveaux arrivants, dont les origines lointaines se trouvent en Anatolie, sont les porteurs de la culture des vases à entonnoir, du nom de leur poterie caractéristique. En une centaine d’années, ils remplacent les chasseurs-cueilleurs du mésolithique dans tout le tiers sud de la Scandinavie. Nous avons vu dans les épisodes précédents qu’il n’y a pour l’instant pas de réponse définitive à ce changement drastique de population. Est-ce que la déforestation des fermiers a rendu la chasse difficile ? C’est difficile à imaginer car les forêts étaient encore très vastes à cette époque et que les humains du mésolithique vivaient pour beaucoup principalement des ressources maritimes. Est-ce que la vague migratoire de la culture des vases à entonnoir a submergé les chasseurs-cueilleurs qui étaient alors en petit nombre ? Faisant ainsi qu’ils deviennent une population minoritaire jusqu’à ce que leur patrimoine génétique disparaisse totalement en quelques générations ? Difficile à imaginer, mais peut-être, on n’a pour l’instant pas les éléments. Les fermiers ont-ils commis un génocide envers l’ancienne population ? Ont-ils acculés les chasseurs-cueilleurs dans certaines régions jusqu’à ce que leurs populations se réduisent à une extrême minorité avant de disparaître ? Y a-t-il eu une guerre massive entre ces deux populations, qui aurait été remportée par les fermiers ? Tout ça n’est que spéculation car on n’a pour l’instant aucune preuve du « comment », le seul fait incontestable est la disparition du patrimoine génétique des chasseurs-cueilleurs dans le tiers sud de la Scandinavie cent ans environ après l’arrivée de la culture des vases à entonnoir.
Cependant, les chasseurs-cueilleurs ne disparaissent pas de toute la Scandinavie ! Dans les deux tiers nord du territoire, là où l’agriculture n’est climatiquement pas praticable, on ne trouve aucune trace de la culture des vases à entonnoir. Ici, la population tout comme le mode de vie chasseur-cueilleur reste inchangée. On peut alors rajouter une hypothèse : peut-être que certains chasseurs-cueilleurs du Sud ont migré vers le Nord à la suite de la migration des fermiers ? Mais encore une fois, on n’a pas de preuve et cela ne reste qu’une hypothèse. En résumé, après -3 900 le tiers sud de la Scandinavie est occupé par les fermiers, le reste par des chasseurs-cueilleurs.
Et pour ces derniers, ça ne s’est pas très bien passé dans les épisodes précédents, mais si vous vous souvenez, dans l’épisode 5 j’avais fait un peu de teasing en annonçant que nos sympathiques chasseurs-cueilleurs n’avaient pas dit leur dernier mot et qu’ils feraient un spectaculaire come-back dans l’épisode 7. Eh bien, c’est ce que nous allons voir aujourd’hui !
À partir de -3 500, la culture des vases à entonnoir connaît un fort essor économique un demi-millénaire après leur arrivée. Nos fermiers sont plus nombreux, vivent dans des fermes plus grandes, augmentent la déforestation et la taille des champs, vivent de plus en plus du produit de leur travail agricole. Cela va de pair avec la construction de structures rituelles de grandes envergures réparties sur toute leur aire d’influence : les dolmens et les enclos.
Un tout petit peu d’historiographie
Cette richesse économique, rituelle et culturelle de la culture des vases à entonnoir à partir de -3 500 était le sujet de l’épisode précédent. Mais je vous ai caché quelque chose. Si on observe un fort développement de cette culture qui se densifie et se complexifie, on observe également vers la même époque un déclin de celle-ci dans certaines zones géographiques. Un déclin qui profite à une autre culture : celle de la céramique perforée, dont les représentants sont des chasseurs-cueilleurs. Je sais, encore un nom compliqué et pas très rigolo… les archéologues ne nous facilitent pas du tout la tâche. Vases à entonnoir c’est les fermiers, céramique perforée c’est les chasseurs-cueilleurs. Pour ne pas vous perdre, j’essaierai au maximum de parler des fermiers et des chasseurs-cueilleurs, ça vous permettra plus facilement de faire la distinction entre ces populations que leur type de poterie caractéristique ! Qui sont donc ces nouveaux personnages ? Comme vous en avez l’habitude dans ce podcast, je ne vais pas sauter aux conclusions et vous donnez la narration toute faite. Ça serait trop facile ! On va plutôt analyser les preuves dans l’ordre où elles ont été découvertes.
Tout d’abord, commençons par l’archéologie. Dans l’est de la Suède, vers -3 400 environ, les restes archéologiques nous montrent que l’on bascule progressivement d’une économie agricole à une économie de type mésolithique de cueillette et surtout de chasse aux gros mammifères marins, principalement de phoques. (Douglas Price, 2015, p. 170; Mittnik et al., 2018) Cette culture est caractérisée par des poteries décorées par des rangées d’incisions décoratives qui lui donneront son nom : la culture de la céramique perforée. (Zvelebil, 2004) Ce style est à la fois influencé par celui des vases à entonnoir, nos fermiers du Sud, et par celui des chasseurs-cueilleurs occupant la Finlande. (Douglas Price, 2015, p. 170; Mittnik et al., 2018) Enfin, l’archéologie nous montre que cette culture s’est rapidement diffusée dans de nombreuses régions côtières du tiers sud de la Scandinavie, là où la culture des vases à entonnoir était bien installée depuis 500 ans. Ça, ce sont les faits, les preuves archéologiques, sèches et sans interprétation.
Mais bien sûr, le travail des archéologues réside aussi dans l’interprétation de ces faits. Et nous en venons alors à l’éternelle question : diffusion culturelle ou migration ? Qui sont ces porteurs de la culture de la céramique perforée ? Des fermiers du Nord devenus chasseurs-cueilleurs après un enchaînement de mauvaises récoltes ? Ou des chasseurs-cueilleurs réinvestissant le territoire peuplé par leurs ancêtres un demi-millénaire plus tôt, une sorte de Reconquista avant l’heure ? Ou encore une invasion de chasseurs-cueilleurs venus de Finlande ? Alala, encore un grand débat d’historiens pour une culture dont vous ignoriez probablement l’existence il y a quelques minutes. Oui ! Mais un débat qui n’était pas sans importance dans la compréhension de notre passé. L’historiographie, c’est-à-dire le récit de l’histoire, son aspect narratif, nous présente généralement une évolution linéaire et inexorable d’une économie de chasse et de pêche vers une économie agricole, avant de basculer sur l’Âge des métaux. Sauf que dans notre cas, que cela soit par adaptation ou par migration, une chose est certaine, l’économie de prédation is back in town ! Nous avons ici un des rares exemples de retour à un mode de vie chasseurs-cueilleurs et c’est donc particulièrement intéressant d’analyser l’origine de ce changement.
Chronologie et mode de vie de la culture de la céramique perforée
Il y a quelques années, ce débat était sans réponse, mais il penchait vers l’adaptation culturelle et donc un retour de certains fermiers au mode de vie chasseur-cueilleur. Mais aujourd’hui, vous avez l’habitude, la génétique répond à ce débat ! De nombreuses études des dix dernières années (Allentoft et al., 2024; Fischer et al., 2024; Malmström et al., 2019; Mittnik et al., 2018; Skoglund et al., 2012, 2014; Vanhanen et al., 2019) nous montrent que les chasseurs-cueilleurs de la culture de la céramique perforée sont principalement issus… des chasseurs-cueilleurs scandinaves du mésolithique ! Et donc qu’ils sont les descendants des populations présentes en Scandinavie depuis cinq millénaires. Mais… ils ont également quelques ancêtres parmi les fermiers de la culture des vases à entonnoir, à hauteur de 25 % environ.
Quand on combine les preuves archéologiques et génétiques, voici un scénario probable. Dans l’Est de la Suède, dans la région de l’actuelle Stockholm, plusieurs communautés vivent à proximité. Parmi elles, plusieurs familles de fermiers de la culture des vases à entonnoir. De leur population, elles sont celles qui sont installées le plus au Nord. Ici, la cultivation y est plus difficile qu’au Sud. Ces communautés vivent dans la région depuis plusieurs siècles, mais sont de moins en moins nombreuses. Certaines familles restent, mais de plus en plus de fermes sont abandonnées. (Zvelebil, 2004) Dans la région, on retrouve également de nombreux chasseurs-cueilleurs qui vivent de la chasse, la pêche et la cueillette. C’est sur les côtes qu’ils sont les plus nombreux. Enfin, à l’Est de la mer Baltique, vivent d’autres chasseurs-cueilleurs, de la culture dite de la céramique au peigne.
À la frontière des trois mondes, ces populations se rencontrent et forment une communauté où chacun amène son savoir-faire : confection de céramiques, architecture des habitations, pratiques rituelles et technologie lithique (ce qui est un mot compliqué pour dire comment on taille des cailloux). Des couples mixtes créent des brassages génétiques et ce mélange culturel et génétique donne naissance à la culture de la céramique perforée. (Vanhanen et al., 2019) Boum ! Et voilà, une population est née. En réalité, cette ethnogenèse, c’est-à-dire le processus de création d’un peuple distinct des autres, a pris du temps. Dès -4 000, on observe les prémices de cette culture dans la région (Iversen et al., 2021), mais ce n’est que vers -3 400 que l’on distingue clairement une identité céramique perforée dans le centre-est de la Suède, avec ses outils et son mode de vie caractéristique, que l’on va prochainement détailler.
Puis assez rapidement, cette culture se diffuse vers les zones côtières scandinaves. Nos chasseurs-cueilleurs s’installent sur la grande majorité des côtes suédoises, sur les côtes du sud de la Norvège, sur les îles de Gotland, Åland et Öland et également dans le nord du Danemark. En un siècle, ils ont déjà atteint la zone qu’ils occuperont pendant le millénaire qui va suivre. (Iversen et al., 2021)
L’essor de cette population s’est-elle faite au détriment de celle de nos fermiers constructeurs de mégalithes ? Observe-t-on ici une guerre territoriale où les chasseurs-cueilleurs prendraient leur revanche sur les fermiers, 500 ans après la conquête néolithique ? Ça serait quand même tentant d’imaginer ça, c’est très cinématographique comme histoire. Et ce n’est d’ailleurs pas impossible. Gardons cette possibilité sous le coude, mais nous allons voir que les échanges entre fermiers et chasseurs-cueilleurs étaient très variés et complexes. Une autre théorie tiendrait le climat responsable : une diminution des températures estivales causerait une baisse des rendements agricoles, une migration vers le Sud des fermiers et un abandon des fermes, ce qui laisse le champ libre aux chasseurs-cueilleurs. (Vanhanen et al., 2019) Peut-être. Encore une fois, on n’a pas de réponse définitive.
Nos chasseurs-cueilleurs ont donc investi les côtes du sud de la Scandinavie et ils y resteront pendant environ 1000 ans. Et pendant toute cette période, leur mode de vie restera quasiment le même. Alors décrivons-le ! Comment vivaient nos chasseurs-cueilleurs de la culture de la céramique perforée ?
Comme leurs ancêtres du mésolithique, ils sont principalement sédentaires et résident dans des huttes regroupées en villages côtiers d’une trentaine d’habitants. (Fauvelle et al., 2024; Vanhanen et al., 2019; Zvelebil, 2004) De quoi vivaient-ils ? Eh bien ces gens-là, c’était gros gros fans de phoque. Les archéologues ont retrouvé une quantité industrielle d’ossements de phoques sur ces sites. Certains historiens les ont d’ailleurs surnommés « les Inuits de la Baltique » ou encore « les chasseurs hardcore de phoque ». Oui, les historiens savent s’amuser, vous croyiez quoi ? Au-delà des phoques, ils se nourrissent également de poissons et d’oiseaux marins. Un régime alimentaire principalement orienté vers la mer. (Vanhanen et al., 2019) Mais ils diversifient également leurs activités. S’ils passent la majorité de l’année sur la côte, ils font également des incursions saisonnières dans l’intérieur des terres pour y chasser des sangliers et des animaux à fourrure. Ils profitent également de ces incursions pour échanger des biens avec les communautés de fermiers. Mais progressivement, ils vont diminuer les incursions dans les terres au profit d’excursions maritimes sur les archipels pour y chasser les phoques qui y viennent nombreux au printemps et à l’automne. (Zvelebil, 2004)
Nos chasseurs-cueilleurs effectuaient donc des voyages longue distance en mer. Plusieurs éléments nous prouvent qu’ils utilisaient pour cela des oumiaks, des embarcations dont l’armature est en bois ou en os et qui est recouverte de peau. On n’a cependant pas retrouvé de bateau complet, uniquement des fragments, des rames, mais également des preuves indirectes comme des gravures sur pierre, ou encore des ossements d’animaux marins que l’on retrouve uniquement en pleine mer… (Fauvelle et al., 2024) Il est donc très difficile de déterminer la taille approximative de ces bateaux, mais on peut imaginer des embarcations de taille assez conséquente, pouvant embarquer environ 8 à 10 personnes. Sur les bateaux, ils chassaient les phoques avec des harpons et pêchaient des poissons avec des hameçons ou des filets. (Douglas Price, 2015, p. 171; Zvelebil, 2004) Leurs outils étaient aussi bien en matières locales, le quartz et l’ardoise, qu’en silex importé. (Siiriäinen, 2008, p. 51)
Mais ce qui caractérise évidemment cette culture et qui lui donne son nom, ce sont les céramiques perforées : des poteries décorées par des rangées d’incisions décoratives qui sont perforées dans le corps du pot avant la cuisson. Cette céramique est une hybridation des traditions du Sud et de l’Est. On retrouve des éléments de la culture agricole des vases à entonnoirs et également une forte influence de la culture de la céramique au peigne, présente à l’Est de la Baltique : dans les actuelles Finlande, Estonie, Lettonie, Lituanie, Biélorussie et nord-ouest de la Russie (Douglas Price, 2015, p. 171; Zvelebil, 2004)
L’influence de cette population orientale se ressent également dans les rites funéraires. Comme leurs voisins de l’Est, les chasseurs-cueilleurs de la culture de la céramique perforée enterraient généralement leurs morts dans des tombes simples après les avoir colorés avec de l’ocre rouge. Pour les archéologues, les rites funéraires sont un des rares éléments qui permet de conclure sur la stratification d’une société. Typiquement, si on observe de fortes distinctions sur le traitement des défunts, on peut supposer que ces différences de traitement reflètent les distinctions qui existaient entre ces individus de leur vivant et donc que la société était inégalitaire. Par exemple, si dans une même culture, certains individus sont enterrés seuls dans des tombes monumentales, accompagnés de nombreux objets précieux, tandis que le reste des corps terminent leur course dans une fosse commune, on peut légitimement conclure à une stratification de la société. Ou autre exemple, si la majorité est enterrée sans fioriture et que l’on retrouve des tombes richement pourvues, y compris des tombes de jeunes enfants, on peut supposer que cette population était dirigée par une forme d’oligarchie dynastique où des jeunes enfants qui n’avaient encore rien accompli était traité avec une grande dignité du simple fait de faire partie de la famille dominante. Et donc, qu’en est-il pour nos chasseurs-cueilleurs ? Ici, on n’observe pas de différence sur le type de tombe : les individus de tous âges étaient enterrés dans des tombes simples, dans des cimetières. Intéressons-nous au contenu maintenant. Pour ce dernier voyage, les défunts étaient accompagnés de mobilier funéraire varié, qui pouvait venir des quatre coins de la Baltique et de l’Europe du Nord. Et si tous n’étaient pas accompagnés des mêmes objets, on ne distingue pas de forte distinction de richesse dans ces assortiments. Les différences semblent refléter l’histoire de vie des individus plutôt que leur appartenance à un groupe ou une classe sociale. (Siiriäinen, 2008, p. 51; Vanhanen et al., 2019; Zvelebil, 2004) Cette société apparaît donc comme globalement égalitaire et non stratifiée.
Des chasseurs-cueilleurs-agriculteurs ?
Dans l’épisode 4 « Pêcheur-cueilleur scandinave, une bonne situation ? », nous nous étions immergés dans la vie d’une personne du mésolithique, l’époque qui précède l’arrivée de l’agriculture. Pour ceux qui s’en souviennent, vous aurez peut-être remarqué de nombreuses similitudes entre la vie au mésolithique et celle que je viens de décrire. Mais on va arriver maintenant aux différences principales qui font de la culture de la céramique perforée une sorte de culture hybride, née à la frontière de deux modes de vie.
La culture de la céramique perforée était une culture de chasseurs-cueilleurs, c’est d’ailleurs comme ça que je les appelle depuis le début de cet épisode. Maiiiiiis… Et s’ils avaient aussi pratiqué l’agriculture ? Oula. Le pavé dans la mare. Depuis plusieurs épisodes, la génétique nous a prouvé pour chaque exemple que les fermiers et les chasseurs-cueilleurs étaient des populations génétiquement bien distinctes. Et que l’arrivée de l’agriculture en Europe ne s’était pas produite par adoption culturelle par des chasseurs-cueilleurs mais bien par l’arrivée de nouvelles populations.
Mais alors comment expliquer la présence de restes de moutons, de porcs et mêmes d’orge et de blé dans les colonies de la culture de la céramique perforée ? Cela veut-il dire que nos chasseurs-cueilleurs se sont mis à l’agriculture au contact d’autres fermiers ? Et que nous avons ici un des rares exemples d’adoption culturelle de l’agriculture ? Wow wow wow, on se calme. Déjà, comment faire la différence entre des os de porcs et de sangliers par exemple ? Et surtout, comment savoir si l’orge et le blé étaient cultivés par eux ou bien achetés chez les fermiers voisins ? Pour percer ce mystère, une équipe de chercheurs a mené l’enquête sur l’île Åland, entre la Suède et la Finlande (Vanhanen et al., 2019). Sur cette île, aucune trace de la culture des vases à entonnoir mais l’on y retrouve cependant de nombreuses preuves de l’occupation de l’île par les chasseurs-cueilleurs de la culture de la céramique perforée. Mais surtout, on retrouve également… des traces d’orge et de blé ! Plusieurs éléments poussent nos chercheurs à conclure que ces céréales ont été cultivés directement sur l’île et non importés. On a notamment retrouvé des restes d’épis et donc des preuves de battage des céréales. Cela montre que ces céréales ont été battus sur place et donc qu’elles ont probablement été cultivés localement, car si elles avaient été importées, cela aurait logiquement été sous forme de grain et non d’épis.
Cette étude prouve que ces populations de chasseurs-cueilleurs ont adopté l’agriculture, au contact de leurs voisins fermiers. Car rappelons-nous qu’il y a eu de nombreux contacts entre ces communautés et que la culture de la céramique perforée, bien que principalement originaire des chasseurs-cueilleurs du mésolithique présente des traces génétiques et culturelles des fermiers du sud. Cette connaissance de l’agriculture est probablement un héritage de ces fermiers. Mais relativisons quand même : l’élevage et la cultivation n’était pratiqués qu’à petite échelle pour compléter la chasse aux mammifères marins. On est bien loin de leurs voisins néolithiques qui à cette époque se nourrissait à 90 % de leur production agricole.
Mais alors à quoi bon s’embêter à élever et cultiver quand la mer produit toutes les ressources dont on a besoin ? Leurs ancêtres du mésolithique n’avaient pas besoin de ça ! Eh bien, il y a la théorie du festin. Peut-être que les produits agricoles étaient consommés dans des repas de fête, ceux où l’on mange différemment de d’habitude. Un peu comme notre foie gras à Noël. On a par exemple retrouvé 32 mâchoires de porcs déposées dans une tombe de la culture de la céramique perforée. On peut imaginer une forme de festin en hommage au défunt se terminant par des offrandes rituelles. Et pour les céréales, devinez quelle est celle que l’on a le plus retrouvée ? L’orge ! Et savez-vous quelle est la céréale la plus utilisée pour faire de la bière ? L’orge, bien sûr ! Dans ce cas précis, on n’a pas de preuve de conversion de cette céréale en alcool mais on peut carrément supposer qu’ils ne buvaient pas que de l’eau dans leur festin.
La culture de la céramique perforée est donc un cas historique super intéressant (Zvelebil, 2004). Nous avons ici une population de chasseurs-cueilleurs qui voit débarquer à sa frontière des groupes de fermiers. Ils échangent culturellement et commercialement avec eux et se retrouvent à adopter à petite dose l’élevage et la cultivation, deux innovations venues du Moyen-Orient.
Interaction avec les fermiers de la culture des vases à entonnoir
Nous avons vu que la culture de la céramique perforée était apparue au nord de la zone occupée par les fermiers et qu’elle s’était nourrie culturellement et génétiquement de ces contacts. Cependant, il ne semble pas que ça ait été réciproque. Culturellement, les fermiers du Sud étaient eux plutôt attirés par le Far West et ont importé les dolmens probablement originaires de Bretagne. Pareil pour les échanges génétiques : d’après les découvertes actuelles, les descendants d’unions interculturelles vivaient systématiquement chez les chasseurs-cueilleurs, pas chez les fermiers. On avait donc des femmes ou hommes de population agricole qui intégraient les familles de chasseurs-cueilleurs, mais pas l’inverse. (Fischer et al., 2024; Mittnik et al., 2018) Je n’ai pas trouvé d’explication sur le sujet, mais j’ai ma théorie personnelle. Dans le nord de leur zone d’influence, la culture des vases à entonnoir s’est rétractée et c’est peut-être dû à une baisse du rendement agricole. En enchaînant les mauvaises récoltes, il pouvait être compliqué de nourrir tout le monde et encore plus de quitter le foyer pour fonder une nouvelle ferme. Dans ces conditions, se caser chez les voisins chasseurs de phoques bien gras – les phoques hein, pas les voisins – ne devait pas paraître comme une si mauvaise option.
Cependant, si un melting pot a pu exister dans la zone qui a vu naître la culture de la céramique perforée, ce n’est pas la généralité qui était plutôt le chacun chez soi. (Mittnik et al., 2018) Un exemple marquant de cette séparation se trouve à Gotland, la grande île située au large de la Suède. Vers -4 000, les fermiers s’installent et lorsque la mode arrive, cinq siècles plus tard, ils construisent des dolmens. Puis vers -3 300, des groupes de chasseurs de phoques débarquent et s’installent sur les côtes de l’île. Et pendant 300 ans, les deux populations cohabitent sur l’île, chacune conservant ses traditions et sa stratégie de subsistance, sans trop se mélanger. (Fischer et al., 2024; Fraser et al., 2018)
Les deux populations mènent chacune une existence parallèle en Scandinavie, mais avec de nombreux contacts et échanges commerciaux. Une étude suggère d’ailleurs que les chasseurs-cueilleurs de la culture de la céramique perforée se sont pleinement intégrés dans le réseau commercial des fermiers scandinaves. (Iversen et al., 2021) Au néolithique, le nerf de la guerre, c’est le silex, ce type de pierre très dure que l’on ne retrouve en Scandinavie que dans quelques zones restreintes du Sud. Le silex est utilisé par les chasseurs-cueilleurs mais il est surtout indispensable aux fermiers. Pour déforester et créer des champs, ceux-ci utilisent des haches polies en silex. Mais la plupart n’ont pas de source à proximité et doivent donc l’importer, généralement sous forme de produit fini, la hache. Un réseau d’échange commercial était donc en place entre les groupes de fermiers. Et plusieurs preuves archéologiques nous montrent que nos chasseurs-cueilleurs se sont très probablement intégrés à ce réseau. On remarque que cette route du silex, comme on va l’appeler, coïncide avec la diffusion géographique de la culture de la céramique perforée et qu’elle continuera même après – spoiler alert – la disparition complète de la culture des vases à entonnoir. Le réseau commercial n’était donc pas dépendant des fermiers et nos chasseurs de phoques y jouaient certainement un rôle important. Peut-être sous forme d’intermédiaires entre les fermiers. Fort de leur expérience de navigateurs, ils pouvaient utiliser leurs bateaux pour échanger des biens à travers les mers séparant le Danemark de la Suède et la Norvège. (Fischer et al., 2024)
En plus de ce rôle possible d’intermédiaire, ils étaient aussi clients, car on retrouve des haches en silex venue du Sud chez nos chasseurs-cueilleurs, mais que donnaient-ils en échange pour se procurer ces biens ? D’après les restes archéologiques, leurs monnaies d’échange devaient comporter des haches en basalte et des couteaux et des pointes de flèches ciselées en ardoise. (Fischer et al., 2024)
Personnellement, ça me paraît un peu faible comme monnaie d’échange contre des haches polies en silex si demandées et avec si peu de sites de production. Il y aurait une autre monnaie d’échange possible, qui rendrait notre histoire bien plus sombre : de l’humain. Esclaves contre silex. Bien que cela soit très difficile de trouver des preuves directes, il est relativement probable que l’esclavagisme était pratiqué par les fermiers du néolithique, et par de nombreuses populations du passé d’ailleurs. Mais les études qui analysent le phénomène suggèrent plutôt que les esclaves étaient rarement vendus, mais plutôt capturés lors de raids chez des ennemis, souvent d’une autre ethnie. (Fischer et al., 2024, p. SI.14) Jusqu’ici, on parlait d’échanges commerciaux et culturels entre les fermiers et les chasseurs-cueilleurs, mais la violence faisait également partie du lot des interactions possibles. Quant à nos chasseurs-cueilleurs préférés, ils étaient loin d’être pacifistes, mais nous reviendrons sur cet aspect dans un épisode dédié… à la bagarre !
Vittrup Man, le premier personnage de notre histoire
Est-ce que vous êtes prêts ? Asseyez-vous bien, nous allons découvrir le premier personnage de notre histoire. L’histoire vraie d’un individu de cette époque, reconstruite en 2024 grâce au travail de multiples chercheurs de plusieurs disciplines. (Fischer et al., 2024) Cette personne nous est connue sous le nom de… L’homme de Vittrup.
Vittrup est né dans le nord de la Scandinavie, entre -3 300 et -3 100. Il naît dans une famille de la culture de la céramique perforées, dont les origines remontent aux chasseurs-cueilleurs scandinaves du mésolithique. Enfant et adolescent, il vit comme pêcheur-chasseur-cueilleur, proche des côtes. Il apprend à naviguer au large pour chasser phoques et baleines. Avant l’âge de 18-19 ans, il traverse la mer, probablement le Kategatt qui sépare la Suède du Danemark. Il effectue un trajet en bateau d’au moins 75 kilomètres pour rejoindre le Nord-Ouest du Danemark. Il y reste et s’installe alors au sein d’une communauté locale de fermiers de la culture des vases à entonnoir. Vittrup change drastiquement de régime alimentaire. Fini les produits de la mer, il se nourrit désormais principalement de ressources terrestres et de poissons d’eau douce. Lors des rudes hivers, il supporte mieux que les autres car son métabolisme est plus adapté au froid que celui de ses congénères fermiers originaires d’Anatolie.
Pourquoi Vittrup a-t-il changé de vie et s’est-il intégré à cette communauté de fermiers au Danemark ? Son histoire est peu courante et elle est même unique d’après les éléments dont on dispose. Les chercheurs imaginent deux scénarios possibles.
Scénario 1 : Vittrup était un marchand impliqué dans le réseau commercial d’échange de la route du silex entre le nord du Danemark et la péninsule scandinave. Après un certain nombre de voyages où il côtoie une communauté locale de fermiers, il finit par s’établir parmi eux et à devenir un membre à part entière de leur société. C’est la belle histoire. Mais il en existe aussi une plus sombre.
Scénario 2 : Vittrup était un esclave. Il a peut-être été pris comme prisonnier lors d’un voyage commercial qui a mal tourné. Ou peut-être n’était-il pas un voyageur mais il a été fait prisonnier par les fermiers lors d’un raid sur ses terres d’origines. Ou encore, peut-être a-t-il été vendu comme esclave contre du silex par des fermiers ou par d’autres chasseurs-cueilleurs.
Malheureusement, on ne connaît pas les causes de son changement de vie radical. Ou peut-être une crise d’adolescence qui a mal tournée ? On ne sait pas. Ce que l’on sait cependant, c’est que la fin de sa vie allait être particulièrement violente. Un beau jour, à la trentaine, Vittrup se fait fracasser le crâne en se prenant au moins huit coups d’une massue en bois et meurt sur le coup. Puis son corps est déposé dans une tourbière de la localité actuelle de Vittrup, accompagné de la fameuse massue destructrice. Peut-être est-il la victime d’une vendetta ou d’un meurtre. Mais ce n’est pas l’interprétation la plus probable. Dans l’épisode précédent, nous avons vu que les fermiers de la culture des vases à entonnoir étaient de grands amateurs de sacrifices rituels dans les tourbières. On a retrouvé pour cette époque et dans leur zone d’occupation des milliers d’offrandes d’objets précieux, d’animaux et d’humains. Etant donné que Vittrup a lui aussi terminé dans une tourbière, il est très fortement probable qu’il ait été sacrifié.
Et alors je vous vois venir. La question que vous vous posez peut-être est : pourquoi a-t-il été sacrifié ainsi ? Pourquoi lui ? Est-ce que c’était un acte xénophobe comme il venait d’une ethnie différente ? Est-ce qu’on l’a sacrifié parce que c’était un esclave ? Ou au contraire, est-ce que c’était un honneur montrant son intégration à la communauté ? Nous n’avons pas la réponse. Car sa mort sacrifiée n’est pas nécessairement en lien avec son statut social et n’est donc pas une preuve de l’une ou l’autre des interprétations. Les sources historiques et ethnographiques nous donnent à la fois des exemples d’esclaves avec des rôles assez hauts dans la société et également des cas de personnes de haute dignité sacrifiées.
Voilà, c’était l’histoire de Vittrup. Un homme né pêcheur-chasseur-cueilleur dans le centre de la Scandinavie, qui a vécu sa vie d’adulte chez des fermiers au Danemark, qui y a été sacrifié et déposé dans une troubière vers – 3 200, a été découvert en 1915, a été analysé en détail depuis 2014 par de nombreux spécialistes et qui, grâce aux récents progrès de la science et à son histoire de vie, nous révèle de précieux éclairages sur l’histoire de cette époque. Merci Vittrup, j’aurais envie de te dire « Repose en Paix », mais ça a l’air compromis pour ton repos mon gars avec tous ces scientifiques qui t’analysent, donc… merci pour ton sacrifice !
Est-ce que vous êtes intéressés maintenant pour comprendre comment on sait tout ça sur notre ami Vitrrup ? Oui ? Eh bien c’est parti. Et sinon, vous pouvez toujours avancer l’épisode d’une minute pour écouter la suite. Quatre disciplines nous éclairent ici. Tout d’abord, l’archéologie nous montre que Vittrup était intégré dans la culture des vases à entonnoir. Découvert dans une tourbière, accompagné d’objets caractéristique de cette culture et daté au Carbone 14 à l’époque où ces fermiers occupaient la région, il n’y a pas de doute sur son appartenance à cette culture connue pour ses sacrifices dans les tourbières.
C’est ensuite l’ostéologie qui prend le relai pour nous donner des détails sur la fin de sa vie. L’analyse des fragments de crânes retrouvés nous prouve déjà que cette personne était un homme et nous donne son âge – entre 30 et 40 ans. L’état du crâne nous montre que notre homme s’est fait – et attention je vais employer des termes techniques – éclater la tronche. Il a subi au moins huit terribles coups de ce qui semble être une massue dont la forme est compatible avec celle qui a été retrouvée à ses côtés dans la tourbière. L’ostéologie nous éclaire aussi sur les origines de Vittrup, car notre homme a les os plus épais que ses congénères fermiers. Des os dont les caractéristiques correspondent à ceux des chasseurs-cueilleurs de la culture de la céramique perforée.
Puis la génétique confirme plusieurs éléments de l’ostéologie : c’est bien un homme et sa signature génétique est bien celle de nos chasseurs de phoques. C’est également la génétique qui nous apprend que son métabolisme devait être plus adapté au climat froid que les fermiers avec qui il vivait.
Mais c’est finalement l’analyse isotopique qui va nous donner les informations qui font de Vittrup un cas exceptionnel. Je ne vais pas rentrer dans le détail de cette technique, mais comme j’en parle assez souvent, je vais expliquer très brièvement le concept. À partir d’os ou d’outils, on prélève de la matière avec laquelle on analyse les taux et variations d’éléments chimiques. Ces variations permettent notamment d’avoir des informations sur l’origine géographique des objets ou des personnes, mais également de donner des informations sur la composition de leur régime alimentaire. C’est cette analyse qui nous informe que Vittrup est né dans le centre de la Scandinavie, pas dans le Sud, ce qui est un élément majeur de son histoire de vie. C’est grâce à cela que l’on est sûr que Vittrup était un immigré au Danemark. C’est également l’analyse isotopique qui nous informe qu’il est passé, avant ses 18-19 ans, d’un régime alimentaire composé de mammifères marins de pleine mer à un régime alimentaire terrestre.
L’histoire de vie de Vittrup est passionnante, mais je trouve tout aussi passionnante la façon dont tous ces scientifiques de disciplines différentes se sont penchés sur son cas pour nous éclairer sur l’histoire de ce migrant sacrifié il y a plus 5 000 ans.
Le nord de la Scandinavie pendant la période néolithique
Pendant ce temps, dans le nord de la Scandinavie… [Bruit de mouettes] Toutes les péripéties dont on parle depuis trois épisodes se sont concentrées exclusivement dans le tiers sud de la région. Car au nord de la limite d’agriculture, là où la cultivation est impossible, le parti unique c’est toujours Chasse Pêche Nature et Tradition. Pour les outils, ce sont toujours l’ardoise et le quartz, matériaux locaux, qui sont privilégiés. Mais on retrouve aussi des traces de silex importés du Sud. Deux nouveautés dans le mode de vie du Nord sont à souligner : l’arrivée de la céramique et une augmentation de la sédentarisation. Dans le nord de la Norvège, on habite dans des maisons semi-enterrées qui sont de plus grandes, équipées d’objets plus variés et regroupées en villages d’une trentaine d’habitants. Des villages qui sont habités en permanence ou uniquement pour l’hiver. Les populations septentrionales ne sont pas isolées, elles échangent commercialement avec le Sud et l’Est. Elles importent du silex rose de Russie et exportent probablement en échange de l’ivoire de morse, de l’huile de phoque, des peaux et des fourrures. Si sur les côtes, on se nourrit de poissons et de phoques, dans l’intérieur des terres les chasseurs-cueilleurs consomment beaucoup d’élans, mais aussi des castors et des saumons. (Douglas Price, 2015, p. 184‑192)
Conclusion
Ça, c’est dans le Nord, pas de très grande nouveauté. Mais dans le tiers sud de la Scandinavie, il y a plus d’actions. En -2800, nous avons donc deux populations distinctes génétiquement qui se côtoient : les fermiers de la culture des vases à entonnoir présents en Scandinavie depuis tout de même 1500 ans et qui ont des ancêtres d’Anatolie, et les chasseurs-cueilleurs de la culture de la céramique perforée, dont les ancêtres sont sur le territoire depuis 7000 ans, quand même. Mais un troisième challenger va faire son entrée. Dans le prochain épisode, nous explorerons les origines de cette population qui marquera durablement l’histoire génétique, linguistique et culturelle de l’Europe jusqu’à aujourd’hui : les Indo-Européens. Les trois populations réussiront-elles à cohabiter en paix ou est-ce que la Scandinavie va se transformer en Hunger Games ? Rendez-vous dans les prochains épisodes de La Dent Bleue pour découvrir la suite !
Si cet épisode vous a plu, n’hésitez pas à le partager, à parler du podcast autour de vous et à mettre des étoiles à l’émission sur votre application ! C’était Maxime Courtoison pour le podcast La Dent Bleue, l’histoire des vikings. Merci pour votre écoute et à bientôt !
Bibliographie complète
Sources principales
- Douglas Price, T. (2015). Ancient Scandinavia : An archaeological history from the first humans to the Vikings. Oxford University Press.
- Fischer, A. et. al. (2024). Vittrup Man–The life-history of a genetic foreigner in Neolithic Denmark. PLOS ONE, 19(2), e0297032.
- Iversen, R., Philippsen, B., & Persson, P. (2021). Reconsidering the Pitted Ware chronology : A temporal fixation of the Scandinavian Neolithic hunters, fishers and gatherers. Praehistorische Zeitschrift, 96(1), 44‑88.
- Mittnik, A. et. al. (2018). The genetic prehistory of the Baltic Sea region. Nature Communications, 9(1), Article 1.
- Vanhanen, S. et. al. (2019). Maritime Hunter-Gatherers Adopt Cultivation at the Farming Extreme of Northern Europe 5000 Years Ago. Scientific Reports, 9(1), 4756.
- Zvelebil, M. (2004). Pitted Ware And Related Cultures of Neolithic Northern Europe. In P. I. Bogucki & P. J. Crabtree (Éds.), Ancient Europe 8000 B.C.- A.D. 1000. 1. The Mesolithic to Copper age (c.8000-2000 B.C.) (Vol. 1, p. 431‑435). Scribner.
Sources secondaires
- Allentoft, M. E. et. al. (2024). 100 ancient genomes show repeated population turnovers in Neolithic Denmark. Nature, 625(7994), 329‑337.
- Fauvelle, M., Horn, C., Alvå, J., & Artursson, M. (2024). Skin Boats in Scandinavia? Evaluating the Maritime Technologies of the Neolithic Pitted Ware Culture. Journal of Maritime Archaeology.
- Fraser, M. et. al. (2018). New insights on cultural dualism and population structure in the Middle Neolithic Funnel Beaker culture on the island of Gotland. Journal of Archaeological Science: Reports, 17, 325‑334.
- Malmström, H. et. al. (2019). The genomic ancestry of the Scandinavian Battle Axe Culture people and their relation to the broader Corded Ware horizon. Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, 286(1912), 20191528.
- Siiriäinen, A. (2008). The Stone and Bronze Age. In K. Helle (Éd.), The Cambridge History of Scandinavia Volume I Prehistory to 1520 (p. 43‑59). Cambridge University Press.
- Skoglund, P. (2012). Origins and Genetic Legacy of Neolithic Farmers and Hunter-Gatherers in Europe. Science, 336(6080), 466‑469.
Crédits
Musique de générique : « Heavy Interlude » de Kevin MacLeod. ( http://incompetech.com/music/royalty-free/index.html?isrc=USUAN1100515 ). Licence Creative Commons Attribution 4.0.
Autres musiques et effets sonores :
- Elie Semoun – La Bagarre – Les Petites Annonces (courte citation)
- Les Douze travaux d’Astérix (1976), Goscinny et Uderzo (courte citation)
- Boys Are Back In Town, Thin Lizzy (courte citation)
- Les Fatals Picards – Chasse, pêche et biture (courte citation)
- Hunger Games (2012), The Fallen (courte citation)
- Michel Galabru dans Bienvenue chez les ch’tis (2008), Dany Boon (courte citation)
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